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Meldoh

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“ Nouveau chapitre en ligne :3 http://meldoh.skyrock.com/3303533908-Pas-maintenant.html ” - samedi 11 novembre 2017 18:32
2 kiffs

Création : 08/10/2015 à 10:50 Mise à jour : 11/11/2017 à 17:27

Retour au blog de Meldoh

1er Septembre - I

Charlie
 
                                                                   Les cigales qui chantent, sans interruption, partout. Le soleil qui caresse, qui mord, qui brûle. La brise qui murmure dans les feuilles, qui fait doucement danser le linge. Les blé murs. Les champs de tournesols. L'air trop chaud. La rivière glacée. Le gazon trop sec. La terre qui suffoque.Pédaler. Nager. Pédaler. Tourner des pages, des pages, encore des pages. C'est ça, mon été.
Plutôt, c'était ça. Il a déjà filé. Comme d'habitude. J'ai attrapé cette maladie avec la puberté, celle qui fait passer le temps beaucoup trop vite. J'ai parfois l'impression que ma vie défile comme un film qu'on aurait mis sur avance rapide, pour arriver directement aux passages intéressants. Parce que, franchement, c'est vrai qu'il ne se passe pas grand-chose dans ce film. Et je doute que quoi que ce soit de franchement intéressant puisse s'y dérouler.
Il faut dire que je n'y mets pas vraiment du mien. La plupart de mes journées consistent à alterner baignade et lecture, activités qui ne sont pas exactement réputées pour être palpitantes. Je parle plus à mon chat qu'aux êtres humains, ma dernière connexion sur Facebook date de deux ans, et ma vie sociale est telle que j'ai environ quatre contacts dans le répertoire de mon téléphone.
En réalité, j'ai omis de mentionner une de mes activités, pourtant pas la moindre, ramenant donc mes occupations quotidiennes au nombre de trois : baignade, lecture et évitement systématique de tout individu doté de conscience. 
La pratique de l'évitement consiste en grande partie à prendre la fuite quand un être humain se trouve à proximité. Si la confrontation est incontournable, j'évite les regards, les phrases trop longues, et tous les contacts physiques. Je suis un vrai ninja des relations humaines. Il est possible qu'à force, on finisse par ne plus me voir du tout. Même mes fringues ne donnent pas envie de me regarder. Je ferai merveilleusement illusion au milieu d'une bande de skateurs débraillés. À part que je suis aussi à l'aise sur un skate qu'un chat dans une baignoire.
Je ne suis ni maladivement timide, ni totalement asociale. Ce n'est pas que n'aime pas les gens. C'est eux qui ne m'aimeraient pas. En me regardant de trop près, ils verraient que je suis toute grise à l'intérieur. Pleine de poussière. Et, franchement, qui aime les filles grises ? Pas moi. La seule qui semble faire exception, c'est Sara. Ma bouée de sauvetage.
Puis, j'ai cet autre truc. Pas gris, carrément noir, qui sort de ma gorge à chaque fois que je prononce un mot, qui déforme tout, qui tâche, qui blesse. Je ne sais pas si c'est arrivé d'un coup, un beau matin, ou si ça a grandi en moi petit à petit jusqu'à prendre toute la place. Tout ce que je sais, c'est que c'est mieux pour tout le monde que je me tienne loin des autres et que je limite le nombre de parole qui franchit mes lèvres, parce que je suis devenue une personne détestable.
 
***
 
Voilà comment commence l'avant dernier jour de mes vacances, soit l'avant dernier jour de répit avant le début de la terminale. Je descends dans la cuisine à onze heures et demi. La maison est tellement silencieuse que ça en est sinistre. Est-ce que je suis la seule réveillée ? Je n'entends rien d'autre que le tictac de la pendule du salon, la seule qui ait encore des piles opérationnelles. Les aiguilles des cinq autres - cette famille a un truc avec les pendules - sont immobilisées de manière aléatoire. Un jour, j'ai frôlé l'attaque parce que l'une d'entre elles indiquait 17h45 alors que je venais de sortir du lit. Maman attend toujours qu'elles soient toutes réduites au silence pour les remettre d'aplomb. Je jette un coup d'½il par la baie vitrée du salon. Sa voiture n'est pas là. C'est étrange qu'elle ne soit pas là un samedi matin. Ça arrive que le boulot l'appelle à la dernière minute pour aller faire réchauffer la soupe d'une petite mamie affamée, mais elle me laisse toujours un message, ou un petit mot ...
Direction la cuisine. J'inspecte le frigo. Rien, pas de post-it. Peut-être quelque chose de plus intéressant à l'intérieur ? Hm ? Du ketchup, un morceau de camembert et deux compotes. Bon. Je m'apprête à jeter mon dévolu sur une banane quand Caligula déboule par la chatière et court jusqu'à moi pour se frotter à mes jambes. Je suis émue par cette démonstration d'affection pendant environ deux secondes, jusqu'à ce qu'il assoie ses grosses fesses poilues à côté de sa gamelle, et entreprenne de me fixer intensément de ses grands yeux verts.
- Maaaaaou
Je pense que la multiplicité des "a" est nécessaire pour appuyer le volume sonore ainsi que la durée du miaulement, qui lorsqu'on les additionne, donnent un résultat aussi insupportable à l'oreille qu'explicite : J'ai faim.
- Moi aussi mon gros, je soupire de ma voix rauque du matin.
J'ai trainé cette voix râpeuse tout l'été. Depuis que Sara a trouvé ce boulot dans un camping au mois de juin, je ne parle pratiquement qu'à Caligula, et j'ai un peu peur d'avoir oublié comment communiquer avec les humains.
J'attrape dans le réfrigérateur la pâtée maison que je lui prépare deux fois par semaine : petits pois, carottes, et Dieu sait quels morceaux d'animaux morts que le boucher me donne gratuitement.
- Tiens, voilà.
Il se jette dessus en ronronnant comme un fou. Ça m'arrache un petit sourire ... et ça me rappelle que je meurs de faim, moi aussi. J'attrape enfin la fameuse banane pour mettre fin à mon supplice, quand j'entends la voiture de maman se garer dans l'allée.
La portière claque. Bruits de pas pressés sur le gravier. Grincement du coffre. Bruit sourd de quelque chose qu'on dépose sur le sol. Et bientôt, le son aigu des petits cailloux qui tintent contre les rayons en métal. La voix de maman. Puis, la porte d'entrée.
Pendant tout ce temps, je reste tout à fait immobile dans la cuisine, comme pétrifiée. Pourtant, rien d'anormal, pas de quoi s'inquiéter. Seulement des bruits quotidiens. Des choses que j'entends tous les jours, ou presque. Caligula continue à dévorer son repas comme si de rien n'était, et je reste là, avec ma banane à moitié épluchée dans la main, incapable d'en prendre une bouchée.
Je sursaute quand une des roues bute contre le chambranle de la porte. Maman jure, puis s'excuse. Elle fait toujours cogner la roue droite, avant de faire entrer avec succès le fauteuil dans la maison. Bientôt, j'entends les pneus glisser dans le salon, puis les pas de ma mère se presser vers la cuisine. Je me tourne instinctivement face à l'évier et fais mine d'éplucher le reste de ma banane avec une infinie lenteur.
- Charlie ! lance maman d'un ton beaucoup trop enjoué.
Ça en dit long sur sa consommation de café, qui, si elle continue comme ça, se mesurera bientôt en litre par heure. Elle se précipite sur le réfrigérateur pour en inspecter le contenu.
Je marmonne un bonjour qui rebondit contre ma langue, et finit sa course dans la poubelle aux côtés de ma peau de banane mouchetée de marron. Dans le salon, la télévision se met à baragouiner indistinctement.
- Bien dormi ?
La question n'appelle pas de réponse. Elle enchaîne :
- Ton père avait rendez-vous chez l'orthophoniste cet après-midi, mais j'ai pu décaler à ce matin !
Elle ouvre le réfrigérateur pour en inspecter le contenu, puis le referme en poussant un bref soupir.
- ... des pâtes ? Au pesto !
Une seconde de pause.
- Il reste du pesto ? demande-t-elle pour elle-même
L'avantage quand elle est surexcitée comme ça, c'est qu'elle fait la conversation toute seule. J'enfourne un morceau de banane, histoire d'avoir la bouche occupée. Juste au cas où je doive prononcer plus de trois mots.
- Sors moi une casserole, s'il te plait ma puce.
Seconde bouchée. Je m'exécute pendant qu'elle fouille dans un placard, où elle déniche deux paquets de pates largement entamés, trop entamés pour pouvoir en tirer trois portions. Nouveau soupir. J'avale rapidement le reste de ma banane.
- C'est bon, maman, je m'interromps pour tousser en manquant de m'étrangler, j'ai pas faim.
Wow. Six mots, et déjà un mensonge. Elle fronce les sourcils.
- Je viens de déjeuner, j'explique en dévisageant l'évier.
Techniquement, je viens de manger une banane. Ça compte comme un petit-déjeuner, non ? Troisième soupir de maman, qui s'avoue vaincue.
- Pas faim non plus, je vais juste en faire pour ton père.
Parfait, pas de repas en famille. Je me glisse vers la porte, Caligula rassasié me suivant au petit trot, avec la ferme intention de retourner m'enfermer dans ma chambre.
- Au fait, j'ai décalé le rendez-vous de ton père... pour... pour qu'on puisse ... rho...
La gazinière fait ce "tic tic tic" pendant de trop longues secondes, ce qui signifie qu'il n'y a plus une once de gaz en stock.
- Pour qu'on puisse faire des courses toutes les deux ... t'acheter des affaires pour la rentrée ...
La simple mention de « la rentrée » suffit à me coller des sueurs froides.
Tic tic tic
- Et quelques vêtements ... ok ?
Tic tic tic tic tic
J'ouvre la bouche pour rétorquer que je n'ai besoin de rien, mais c'est complètement faux. Tous mes cahiers sont pleins de pattes de mouche, et certains de mes stylos datent de la quatrième.
Maman soulève la casserole, comme si fixer le brûleur d'un air déterminé pouvait en faire jaillir du feu.
- Et une bouteille de gaz, conclut-elle en reposant la casserole, un peu trop fort.
 
Je m'éclipse vers le salon pendant qu'elle continue à retourner les placards en quête de denrées comestibles. Le fauteuil roulant de mon père est tourné vers le téléviseur.
Je ne dis pas "ça a été, le rendez-vous ?", ni "Maman va rayer le carrelage à force de courir comme ça", ni même « Il fait beau aujourd'hui ! » comme le ferait toute personne normalement constituée en croisant son père au réveil. Je ne l'embrasse pas. Je ne vais pas m'asseoir dans le canapé pour regarder les informations avec lui, en caressant mon chat. Je lance un "Salut" juste assez sonore pour qu'il l'entende, et je monte les escaliers en courant, comme si un truc super important m'attendait en haut. Ce qui n'est, bien évidemment, pas le cas.
 
***

Finalement, la corvée shopping ne s'annonce pas aussi pénible que prévue. Il fait tellement chaud que maman et moi sommes soulagées d'entrer dans le centre commercial rien que pour pouvoir profiter de la climatisation. Evidemment, c'est samedi, alors la circulation entre les caddies est plutôt encombrée. On arrive quand même à se faufiler près des rayons des fournitures scolaires, déjà tout dégarnis. Le dernier week-end avant la rentrée, il fallait s'y attendre.
J'attrape des cahiers, classeurs, feuilles et stylos, en me fichant complètement de quoi ils ont l'air, et maman les repose systématiquement en levant les yeux au ciel.
- Arrête de choisir les choses les moins chères ! me réprimande-t-elle en secouant un classeur cabossé devant mon nez. Je hausse les épaules.
- Tu crois que ce truc va tenir toute l'année ?
Je pousse un soupir et la regarde sélectionner avec attention des stylos billes rutilants, tester la solidité des anneaux des classeurs, et caresser le grain des pages des cahiers comme si j'allais entrer aux beaux-arts.
Après de longues minutes de ce manège où je la regarde les mains dans les poches en me balançant lentement d'un pied sur l'autre, j'ai envie de lui dire "J'aurais pu rester à la maison si c'était pour te regarder tout acheter en me fondant dans le décor comme un phasme", mais je ne dis rien. Ce serait méchant, et déplacé, surtout qu'elle a l'air si enthousiaste ... En fait, c'est surtout ça qui m'agace. Elle est aussi euphorique que si on était à Disney, sauf qu'il n'y a aucune raison de s'exciter. Si elle m'avait laissé faire, on serait déjà de retour à la maison. Je décide d'oublier ma réplique cinglante (même si l'image du phasme me plait bien) au moment où elle me tend un cahier plus épais que les autres, à la couverture rigide, recouverte de fines fleurs (des pensées) aux contours délicatement dessinés en dorures.
- Pour ton journal, il est sympa non ?
Mes doigts effleurent la couverture et j'en tombe immédiatement amoureuse. Maman sourit, fière de sa trouvaille. Elle sait que je suis une vraie pie. J'adore tout ce qui brille. En plus, je délire complètement sur les fleurs. Ma literie est fleurie, mes culottes sont fleuries, mes cadres photo sont fleuris. J'ai même une jupe beaucoup trop courte recouverte de tournesols, un cadeau de Sara, qui me harcèle pour que je la porte en public.
À l'intérieur, les pages sont finement lignées, prêtes à accueillir une écriture fine et élégante, comme une corde à linge qui attendrait qu'un petit oiseau vienne se poser dessus. C'est beaucoup trop joli pour moi. Mes yeux tombent alors sur l'étiquette du prix. Pour la même somme, je pourrais acheter cinq cahiers ordinaires !
- T'es folle, c'est trop cher, m'entends-je dire en caressant lentement les lignes dorées sur la couverture.
Maman lève les yeux au ciel.
- On n'est pas des mendiants Charlie, je peux t'acheter un cahier si ça te fait plaisir. 
J'hésite.
- ça fait longtemps que je n'écris plus de journal intime de toute façon ...
- Ah, bon, dit-elle en me jetant un regard espiègle, je le repose alors ...
- NON !
Ma vigueur me surprend moi-même. On se dévisage un instant, et maman éclate de rire. Victorieuse, elle me reprend le cahier et le pose dans le caddie avec le reste, pendant que je souris à mes chaussures.
Nous faisons ensuite quelques achats alimentaires pour tenir compagnie aux deux compotes qui nous attendent dans le frigo. Avant de passer à la caisse, maman inspecte nos achats et prend un air penaud. Je la vois fouiller discrètement dans son portefeuille. Elle touche sa paye aux alentours du sept du mois, et je sais très bien qu'on est un peu à sec. Le petit cahier trop cher me nargue sur le tapis de la caisse, alors que maman affiche un sourire fatigué pour essayer (en vain) de cacher son embarras.
-  On reviendra une prochaine fois pour les vêtements, d'accord ?
J'acquiesce. Je me fiche des vêtements.
Finalement, une heure et demi s'est écoulée quand on regagne la voiture. Ce n'était pas si terrible. C'était même plutôt chouette de passer un peu de temps avec maman en dehors de la maison. Même si, maintenant que l'effet de la caféine s'est estompé, elle a l'air complètement lessivé.
C'est au moment de charger les courses dans la voiture que le drame se produit. On a encore oublié les sacs à la maison, et je suis en train de tout bazarder dans le coffre dans une piètre tentative d'organisation, quand quelqu'un, tout proche, interpelle maman.
- Ça alors, un coffre rempli de fournitures scolaires la veille de la rentrée !
On se retourne toutes les deux d'un même mouvement, et Nora nous offre son sourire habituel. Je suis prise de panique en la voyant, et je sens mon c½ur s'affoler bêtement dans ma cage thoracique.
- Le contraire m'aurait étonné de vous, dit-elle, amusée, en s'approchant pour nous faire la bise.
Je constate que sa voiture est garée juste derrière la nôtre. Je scrute le siège passager à travers les vitres teintées. Personne. J'inspire profondément. Mon rythme cardiaque se calme un peu.
- Pas trop stressée ? s'enquiert Nora
Il me faut quelques secondes pour comprendre qu'elle parle de l'école. Je secoue la tête en essayant de sourire de façon convaincante.
- Bien ! On se verra là-bas de toute façon !
Nora enseigne l'anglais au collège et au lycée. La dernière fois que j'ai été dans sa classe, c'était en cinquième, et elle avait pris soin d'installer Todd le plus loin possible de moi pour être sûre qu'on ne passe pas tout le cours à piailler. Ça ne fonctionnait qu'à moitié.
J'aimerais qu'on parte le plus vite possible, mais Nora s'allume une cigarette et engage la conversation avec maman, à l'ombre de la porte du coffre. J'en profite pour filer accrocher le caddie vide avec les autres en prenant tout mon temps. Je suis en plein cagnard et mes cheveux me tiennent trop chaud. Il me faut une minute ou deux pour me débarrasser de cette angoisse stupide qui a surgit de nulle part en même temps que Nora et son grand sourire trop familier. Inspire...expire...inspire...expire. J'aperçois mon reflet dans la carrosserie d'une voiture. J'arrête illico de souffler par la bouche, parce qu'entre mes joues écarlates et la sueur qui me trempe le front à cause de la chaleur, j'ai l'air d'une pauvre folle qui se prépare à accoucher sur le parking d'Auchan.
Je retourne à la voiture en fixant mes pieds. Peut-être qu'en regardant devant moi, j'aurais eu le temps de me planquer au lieu de foncer dans la gueule du loup. Mais non, j'examine mes vieilles converses sans âge, et je ne vois pas qu'une troisième personne se tient entre maman et Nora. Ce n'est qu'en entendant un rire masculin que mon cerveau percute et que la panique me saisit de nouveau.
Je lève brusquement les yeux, et je le vois, à moins de deux mètres. La conversation tinte joyeusement autour de moi, mais les mots se troublent à l'entrée de mes oreilles. Je n'en saisis par un seul. Je dévisage bêtement ce garçon qui ressemble étrangement à Todd. Il est plus grand, et plus costaud. C'est drôle, je suis obligée de lever les yeux pour le regarder. En fait, il me faut une éternité (environ vingt secondes sur ma planète) pour réaliser à quel point je suis stupide.
C'est lui. Bien sûr que c'est Todd. Todd, après avoir été violemment percuté par le camion de la puberté. J'avais bien remarqué sa fulgurante poussée de croissance, mais ça ne me fait pas le même effet que quand je l'aperçois au détour d'un couloir bondé du lycée, ou quand je le vois par la fenêtre de ma chambre. Là, je me sens minuscule, stupide, incapable. J'ai l'impression que mes fringues sont trop petites pour moi, que je suis beaucoup trop visible, que mon corps n'a jamais été aussi inconfortable. Quand son regard croise le mien, il hausse un sourcil. Ah, oui. On ne fixe pas les gens de la sorte Charlie. Surtout pas les amis à qui on n'adresse plus la parole depuis trois ans. 


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#Posté le jeudi 28 septembre 2017 09:43

Modifié le vendredi 27 octobre 2017 16:51

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UTOPICTown, Posté le dimanche 29 octobre 2017 05:04

Alors j'avoue ne pas m'attendre à cela mais c'est une agréable surprise ! Je me demande ce qu'il s'est passé entre eux deux, le rapport avec la nuit dans le prologue un rapport peut-être avec Péri certainement ?

En tout cas on voit le personnage évoluer vers la quasi dépression. J'aime beaucoup ce retournement de situation. Sinon ton écriture est toujours aussi belle et rend les personnages bien vivant, on s'y accroche assez rapidement finalement !

Sue


La-Pierre-d-Opale, Posté le mardi 10 octobre 2017 14:37

Alors, j'ai relu, c'est différent, j'aime bien cette nouvelle approche, j'ai l'impression que c'est plus facile de rentrer dans la peau du personnage, plus facile de comprendre et de compatir. Peut-être trop facile, dans mon cas x) M'enfin...je commence à avoir l'habitude. A chaque fois que je lis l'un de tes textes, je finis en boule de sentiments, peu importe le sujet du texte, par ailleurs. J'aurais été assez déçue du contraire, en réalité !
Encore une fois, je trouve ton écriture incroyablement vivante. Je lis tes mots et je les sens tout frémissants sous mes yeux, tellement justes que ça en devient effarant.
Bon, on oublie la constructivité, hein. J'ai adoré cette phrase : "Je marmonne un bonjour qui rebondit contre ma langue, et finit sa course dans la poubelle aux côtés de ma peau de banane mouchetée de marron." Je tenais à le dire x)

Ah ! "On ne fixe pas les gens de la sorte Charlie." J'aurais probablement mis une virgule après "sorte", question de rythme. Les deux sont valables, cela dit, ça dépend sur quoi tu veux mettre l'accent. Bref, c'était ma seule critique. Je reviendrai peut-être disséquer ton chapitre, voir si j'arrive à trouver quelque chose à dire qui puisse t'être utile.

Ah, et sinon tu aimes Jack London ?


La-Pierre-d-Opale, Posté le samedi 07 octobre 2017 19:30

Aaah mais il y a du changement ! Autant j'ai reconnu le prologue, autant tout ça me semble moins familier. Moi qui pensais pouvoir reprendre tranquillou là où je m'étais arrêtée... Bon, c'était une mauvaise idée de venir précisément au moment où mon copain me dit "on va se coucher", mais du coup je reviendrais demain, ou en tout cas la prochaine fois que je serai sur un ordinateur, pour dire des trucs plus intéressants que ces trois lignes.


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